Super Princess Peach : pleurer pour gagner

Tout le monde connait la prémisse des jeux de Mario bros. : la jolie princesse se fait enlever par le méchant Bowser. Mario et sa bande partent donc vers de nouvelles aventures dans le royaume champignon.  Le stéréotype de la dame en détresse est très présent chez les personnages féminins de la franchise. Disons que je ne laisserais ni Peach, ni Daisy en charge de mon chat pour une fin de semaine.

Le pire là-dedans c’est que pleins de jeunes filles veulent s’identifier à Peach parce qu’elle est une fille, qu’elle est plus jolie que Mario et que son costume de chat est très mignon.  Le désavantage quand tu t’identifies à Peach c’est que tu as l’impression de crier à tout le monde «je ne sais rien faire seule, s’il vous plait aidez-moi, je vais attendre ici passivement ».

En 2006, le jeu Super Princess Peach sortait en Amérique du Nord. L’histoire est prometteuse : Bowser a capturé Mario et Peach doit aller à sa rescousse. Yé, finalement!

Mais j’ai déchanté assez rapidement. En débutant le jeu, on apprend que l’atout principal de la princesse n’est ni son agilité ni sa rapidité, mais bien ses émotions. Elle a essentiellement quatre émotions que le joueur doit exploiter : joie, tristesse, rage et sérénité.

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De plus, le jeu vise assez clairement un public féminin. C’est donc en pleurant l’équivalent des chutes Montmorency que Peach réussit à détruire ses ennemis. Elle peut prendre en feu grâce à la rage, voler les cheveux au grand air grâce à la joie et flotter dans une bulle en riant quand elle est sereine. Il faut également préciser que l’on fait spécialement attention de prendre le joueur (ok, la joueuse) par la main pour se rendre à la victoire. Il ne faudrait pas que la joueuse soit triste de mourir, j’imagine.

En résumé :  les gars ça fonce sans réfléchir et ça bat ses ennemis avec force et agilité. Les filles, ça a des émotions et c’est pas mal leur caractéristique principale. Merci de cette leçon Shigeru Miyamoto !

Bon, moi et mes émotions on retourne jouer…à d’autre chose!

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Laurence R. Fortin

3 avis sur « Super Princess Peach : pleurer pour gagner »

  1. Moi qui aime les jeux vidéos simples, probablement que je serais capable d’y jouer. Par contre, vous m’avez convaincu que je ne soutiendrais pas la solidarité féminine en y jouant. C’est décevant de Nintendo. Je ne laisserais pas les enfants jouer à cela. Déjà qu’il y a un cliché que ce sont les émotions qui dirigent les filles; le jeu ne fait qu’augmenter ce jugement. Belle écriture.

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  2. Ton billet m’a fait sourire, j’aime ton style d’écriture! Tes références sont drôles. C’est vrai que dans certains jeux il y a des sérieux problèmes d’image négative des personnages féminins, dans beaucoup de jeux même…

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  3. Je ne joue pas de jeux vidéo. J’avoue avoir trouvé très drôle que le « talent » de Peach pour sauver Mario est la manipulation et le chantage émotionnel. Cependant, c’est très réducteur pour les femmes. Peach a plein d’autres qualités et forces et il est dommage qu’elles ne soient pas exploitées. Les jeux vidéo devraient se mettre à l’air du temps et délaisser les stéréotypes. #becauseits2017

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